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Causerie de Taïun Sensei : Anapanapabbam la contemplation de la respiration

 

Satipatthana : La contemplation de la respiration.

 

Dans la pratique du Satipatthana, tous les espaces de votre corps manifestent la respiration.

Le souffle est là depuis que vous êtes vivants, sans qu’il faille chercher à respirer avec des exercices temporels. Peu importe que la respiration soit longue ou courte, il importe de ne rien entraver.

De plus, interne et externe sont des aspects relatifs. Dès que vous êtes libres, l’esprit respire,

dès que vous êtes libres, le corps respire. Juste respirer comme un seul et même mouvement.

 

Il n'y a rien à trouver, le corps est là disponible, le souffle s’effectue sans artifices sans même vous contraindre dans une méthode respiratoire particulière. Laissez, laissez le souffle, il n’entrave rien.

Dans la pratique Satipatthana, l'ensemble des fonctionnements de la conscience est pleinement sollicité, tous les aspects de notre existence sont essentiels et sont directement impliqués dans la pratique de Satipatthana. Nous parlons de conscience éveillée, je sais que ce n'est qu'un terme. Prenez le temps de comprendre, l’ouverture corps-esprit doit être complète. Elle implique toutes les sphères de notre existence et celle de notre humanité. Voilà pourquoi cette pratique offerte par le vieux moine (Bouddha) est si importante, car elle concerne notre relation directe avec le vivant.

 

La contemplation de la respiration est une méthode largement utilisée dans différents domaines, dans les temps anciens elle avait également son importance. Le Bouddha lui-même pratiquait avec assiduité la contemplation à la respiration. Il l'avait qualifiée de noble. Déclarant aussi que son éveil était advenu sur la base de la contemplation au souffle.

 

C'est un facteur stabilisant, on ne peut pas le nier. Elle peut jouer un rôle d'antidote à la distraction et aux cogitations internes, à condition qu'on ne cherche pas à la fabriquer. La conscience au souffle peut être un véritable mantra vivant dès l'instant que l'on cesse de vouloir la contrôler.

J’inspire, là, j’expire, là... nous parlons de la respiration dans la respiration.

 

Pouvoir respirer librement est un don précieux. Étant asthmatique j'en ai conscience !

La respiration est le souffle primordial en pleine action ou toute œuvre sans entrave.

Il est le souffle primordial, car il n’a aucune origine ni aucune demeure.

Le souffle est sans demeure. Il est shukke. Les moines et nonnes sont semblables au souffle primordial, ils vont et viennent librement. Le souffle tourne et avance en même temps.

Maintenant, toujours maintenant.

 

Il n'appartient à personne, en vérité, nous ne sommes même pas propriétaires de notre propre souffle. D’ailleurs, essayez de le retenir et vous comprendrez. Le souffle advient à partir du vide originel.

 

La respiration est aussi la promesse de la matière de pouvoir vivre à travers le mouvement respiratoire. Souriez, vous êtes vivant ! Toute l'existence jaillit et s’éteint à travers un souffle. Souffle de vie, dernier souffle de mort... le souffle nous émerveille à la poésie, à la musique, à la littérature. À chaque instant, il participe à l’existence. Il est le pur jaillissement de l’insubstantielle et de l’insaisissable. On qualifie parfois le souffle, de long ou de court, d'interne ou externe, mais tout cela reste des désignations pratiques, utiles. Dans le Satipatthana, en explorant le champ de la matière, le corps (kaya), le premier chapitre est sur Anapana, la respiration entrant et sortant est vécue.

 

Taïun